Mohammed VI e Hollande firmano e lanciano l’“Appello di Tangeri” sul clima

Belkassem Yassine

Mohammed vi con hollandeTANGERI – Re Mohammed VI del Marocco, accompagnato dal principe ereditario Moulay El Hassan e dal principe Moulay Rachid, e il presidente francese François Hollande hanno presieduto, domenica 20 settembre, nel comune di Gueznaya (Prefettura di Tangeri – Assilah), la cerimonia della firma per l’avvio de “L’Appel de Tanger, per un’azione solidale e forte a favore del clima”.
Questa iniziativa traduce la determinazione dei due paesi a congiungere loro sforzi affinché la comunità internazionale trovi risposte adeguate ed appropriate alla problematica del cambiamento climatico.
Alla cerimonia erano presenti membri della delegazione ufficiale francese, il capo del governo marocchino, i presidenti delle due Camere del parlamento, consiglieri del re, membri del governo, operatori economici dei due paesi e di numerose alte personalità.
Attraverso questo appello il Marocco e la Francia ricordano alla comunità internazionale, all’insieme degli attori e all’opinione pubblica mondiale che è urgente di lottare contro il cambiamento climatico in maniera seria, efficace ed equa.
L’Appello di Tangeri, che interviene dopo “Appello di Manila” (Filippine) e quello di Fort-de-France, costituisce un campanello d’allarme al fine di intraprendere urgentemente un’azione solidale e forte per il clima e contro il deregolamento climatico.
Il Marocco e la Francia, che assicureranno le rispettive presidenze al COP 21 e COP 22 (conferenze sul clima del 2015 e del 2016), invitano la comunità internazionale a fare proprie le opportunità delle conferenze di Parigi e di Marrakech per accelerare la transizione verso una “economia mondiale verde”, pur conciliando le inspirazioni legittime allo sviluppo.
L’Appello di Tangeri ricorda che il Marocco e la Francia si sono impegnati a non risparmiare alcuno sforzo per adottare durante la Conferenza di Parigi (da fine novembre al 10 dicembre 2015) un accordo universale, globale, duraturo, equilibrato e giuridicamente costrittivo, appoggiandosi sugli obiettivi e sui principi della Convenzione quadro delle Nazioni Unite sui cambiamenti climatici, ovvero permettendo di limitare il riscaldamento climatico di due gradi celsius e di arrivare ad un’economia “decarbonata”, cioè senza Co2.
Il Marocco e la Francia lanciano infine un appello ai paesi sviluppati a precisare il sostegno finanziario che portano già e che porteranno nei prossimi anni per raggiungere l’obiettivo di mobilitare 100 miliardi di dollari per anno dal 2020, per finanziare iniziative pubbliche e private a favore delle azioni di lotta contro il cambiamento climatico nei paesi in sviluppo.
La visita ufficiale di lavoro e d’amicizia di François Hollande in Marocco nei giorni 19 e 20 settembre su invito di re Mohammed VI è stata caratterizzata da colloqui tra i due capi di stato, i quali hanno presieduto numerose attività ufficiali volte a rafforzare la cooperazione bilaterale in diversi settori, specialmente nella lotta contro l’estremismo, nello sviluppo economico, nella preparazione della presidenza francese della COP21 e della presidenza marocchina della COP22. I due si sono scambiati impressioni e vedute sulle principali questioni internazionali.

Voici le texte intégral de « l’Appel de Tanger » lancé dimanche 20 septembre 2015 par SM le Roi Mohammed VI et le Président français, SEM. François Hollande:

”Le changement climatique constitue l’une des plus graves menaces pour l’Humanité dans son ensemble. Le Maroc et la France sont gravement préoccupés par ses impacts négatifs croissants sur l’environnement, sur le développement économique et social, ainsi que sur la paix et la sécurité internationale.
A la veille de la 21ème Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Paris à la fin de l’année 2015 et dans la perspective de la 22ème Conférence des parties, que le Maroc se propose d’accueillir en 2016 à Marrakech, nous lançons un appel à la communauté internationale pour amplifier la lutte contre le dérèglement climatique.
L’urgence requiert de notre part une action solidaire et forte en faveur du climat. Il nous faut agir vite, bien et collectivement. Les décisions que nous prendrons au plan international doivent aller de pair avec les initiatives tangibles et rapides sur le terrain.
Alors que la communauté internationale s’apprête à adopter en septembre dans le cadre des Nations Unies des objectifs du développement durable, il est impératif de saisir les occasions des conférences de Paris et de Marrakech pour accélérer la transition vers une ‘’économie mondiale verte’’, conciliant les aspirations légitimes au développement avec les impératifs de durabilité des ressources et de réduction des risques environnementaux.
La bataille contre le dérèglement climatique est une bataille pour le développement. Elle peut et doit être intégrée dans les politiques nations de développement durable, que ce soit sous l’angle de la sécurité alimentaire, de l’accès aux énergies renouvelables ou de la lutte contre la précarité.
Le clivage Nord-Sud n’est pas une fatalité. La lutte contre le dérèglement climatique peut être un combat commun si elle est appréhendée sous le sceau de la responsabilité commune, mais différenciée de la solidarité et de l’engagement de tous à agir.
Le Maroc et la France sont engagés à n’épargner aucun effort pour œuvrer en faveur de l’adoption lors de la Conférence de Paris d’un accord universel, global, durable, équilibré et juridiquement contraignant, s’appuyant sur les objectifs et les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et permettant de limiter le réchauffement climatique en deçà de deux degrés Celsius et de parvenir à une économie décarbonée. Au regard de cet objectif, un rehaussement régulier de nos efforts nationaux et de notre effort collectif est nécessaire. La Conférence de Marrakech constituera une étape importante dans ce sens. Cet effort de long terme passe par la publication par tous les pays de contributions nationales d’ici la Conférence de Paris et par l’élaboration de plans nationaux de développement sobres en carbone et d’adaptation à long terme.
Une grande attention doit être portée aux pays en développement, y compris les pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement, qui sont les plus vulnérables face au dérèglement climatique. Il conviendrait d’accorder la même importance à l’adaptation aux impacts du changement climatique et à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. L’efficacité et le niveau d’ambition de l’action menée par les pays en développement contre le changement climatique sera d’autant plus forte que des moyens complémentaires, conséquents et stables seront mobilisés en leur faveur.
Nous appelons les pays développés à préciser le soutien financier qu’ils apportent déjà et apporteront dans les prochaines années afin d’atteindre l’objectif de mobiliser 100 milliards de dollars par an à compter de 2020, de sources publiques et privées, en faveur d’actions de lutte contre le changement climatique dans les pays en développement.
Les institutions financières internationales, régionales et nationales devront être davantage encouragées à favoriser le financement des projets ayant un bénéfice pour le climat et à intégrer la prise en compte des risques climatiques dans leurs décisions.
Nous encourageons un renforcement des partenariats internationaux de recherche et développement et de transfert de technologies, ainsi que des programmes de renforcement de capacités, afin d’accélérer la diffusion dans les pays en développement des technologies propres.
Pour être crédibles, les engagements qui seront pris par les Parties au plan international devront s’appuyer sur des actions volontaristes à l’échelle mondiale et locale. A cet égard, une mobilisation encore plus forte des autorités locales, des entreprises, des organisations non gouvernementales et des individus et un complément indispensable à l’action des Etats.
Une mobilisation durable et efficace contre le changement climatique implique un meilleur accès à l’éducation et à l’information en matière d’environnement. Plus grande est la connaissance des problématiques environnementales, meilleure est la compréhension des enjeux qui leur sont liés et plus entreprenante est l’action contre le dérèglement climatique.
Conjugué à l’accroissement démographique, le dérèglement climatique exerce une pression grandissante sur les écosystèmes déjà vulnérables et des agricultures déjà fragiles en Afrique. Un appui additionnel et rapide est indispensable pour accompagner les pays africains dans leurs efforts de développement durable. Le Maroc et la France sont pleinement engagés dans ce sens et prêts à renforcer encore leur soutien, y compris dans le cadre de la coopération triangulaire.
Convaincus que les conférences de Paris et de Marrakech doivent être des étapes complémentaires au service de l’avancement de la lutte contre le changement climatique, nous sommes convenus de travailler, main dans la main, pour la réussite de ces deux rendez-vous, dans l’esprit de coopération, de solidarité et d’excellence qui a toujours marqué le Partenariat d’exception entre le Royaume du Maroc et la République Française”.